STAYER FR PALMARES ETRANGERS & INTERNATIONAUX

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CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND


CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND PROFESSIONNELS 1934

 

 

CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND PROFESSIONNELS 1934

                              100 km avec entraineurs  motocyclistes

Leipzig - vélodrome de Lindenau (ciment 500 mètres) – Jeudi 16 & Dimanche 19 août 1934

 

 

Vingt-trois sélectionnés de neuf nations, dix-sept titulaires et six remplaçants : Adolf Lauppi (Suisse); Gianni Manera (Italie); A. Petrovics et Josef Burghardt (Hongrie); Georges Wambst (France); G. Velinoff (Bulgarie).

Au final, quinze partants représentant huit nations : Bulgarie (Marin Nicoloff et Tvestan Valkanoff) forfait général. Arturo Bresciani est eemplacé par G. Manera (Italie).

 

ELIMINATOIRES (Jeudi 16 août)

Dix-huit mille  spectateurs ont investi le Sportpalatz.

Le départ de la première série est donné à vingt heures.

Entre les deux séries s’est disputée la dernière rencontre du championnat du monde de cycle-ball entre l’Allemagne et la Belgique.

 

1ère série

1- 05 Erich Metze        ALLEMAGNE     Entr.: Karl Saldow             100 km   en 1h 31'33"2/5 

2-03 Antonio Prieto    ESPAGNE          Entr.:  Otto Schadebrodt (ALL.)     à  1 tour  350 m

3-02 Georges Ronsse   BELGIQUE      Entr.: Ernest Pasquier (FRA.)          à  2 tours  40 m

4-06-Frantz Leddy      PAYS-BAS     Entr. : .. ? Keurman (.. ?)            à  2 tours 100 m

5-08 Turel Wanzenried SUISSE          Entr. : Willy Hesslich (ALL.)           à 5 tours 10 m

6-01 Gianni Manera        ITALIE         Entr. : Vitale Manera                    à  6 tours 450 m

7-04 Bela Szekeres       HONGRIE      Entr. : Karoly Nagy                      à  8 tours  260m

N.C.-07 Georges Paillard FRANCE       Entr. : Maurice Guérin                  Abandon 86 km

La course :  Au bout de cinq kilomètres, Ronsse supplante Manera qui avait tiré le numéro 1. Metze s’installe ensuite en tête après les 18 kilomètres, en détrônant Ronsse que passe aussi Paillard. Paillard attaque Metze avec succès et devient leader au passage des quarante kilomètres, mais l’Allemand repart et, après une belle lutte sur quatre tours, reprend le commandement.

Tous les autres sont doublés sauf Ronsse et Prieto mais tous deux le sont également peu après la mi-course.

Metze s’envole, revient sur Paillard et après deux attaques infructueuses, double enfin le champion de France au 62ème kilomètre. Au 78ème kilomètre, Prieto et Ronsse luttent au coude-à-coude pour la trosième place et arrivent sur Paillard qui se fait surprendre; ce que voyant, Metze part à toute allure et lui prend un deuxième tour. Paillard réplique avec énergie, repasse Metze mais décolle aussitôt et, désemparé, abandonne.

Dès lors, la course est finie et les qualifications sont faites pour les trois coureurs de tête .

Après une succession de duels acharnés derrière Ronsse dans les 40 premiers tours, il apparut que Metze et Paillard semblaient dominer le lot.

Lorsque Paillard, d’abord doublé par Metze, essuyant la double attaque de Ronsse et Prieto après 156 tours était relégué à la 4ème place sur une incompréhensible hésitation de Guérin.

Il concédait alors un second tour à Metze. Le champion d’Allemagne, par ce coup de force écartait son principal adversaire de la finale. Prieto, ayant le pris le meilleur sur Ronsse avait assuré sa qualification pour cette finale à laquelle accédait le Belge après la défaillance de Paillard.

Temps de passage : 10 km : Ronsse en 09'50" ; 20 km : Metze en 18'24"2/5 , 30 km en 27'33"1/5 ; 40 km : Paillard en 36'42"4/5 ; 50 km : Metze en 45'28"4/5, 60 km en 54'08", 70 km en 1h 03'42"4/5, 80km en 1h 13'17", 90 km en 1h 22'27".

 

2ème série

1- 01 Charles Lacquehay    FRANCE         Entr.: Marcel Besson             100 km   en 1h 26'33"

2-06 Edoardo Severgnini ITALIE          Entr.: Arthur Pasquier (FRA.)       à  1 tour   100 m

3-07 Paul Krewer            ALLEMAGNE  Entr.:   Eylenberger                      à  1 tour   125 m

4-02-Henri Suter              SUISSE         Entr. :  Paul Suter                        à  2 tours 200 m

5-04 Joop Snoek             PAYS-BAS     Entr. : Albert Käser (ALL.)           à  5 tours 250 m

6-03 Maurice Seynaeve   BELGIQUE    Entr. :  Théo Wynsdau                   à  5 tours 400 m

7-05 Janos Istenes           HONGRIE     Entr. : Karoly Nagy                      à 13tours  200 m

La course : Suite au tirage au sort, Lacquehay s’élance en première position et mène aux dix kilomètres devant Suter, Severgnini, Krewer, Seynaeve et Snoek.

Le Hongrois Istenes a déjà perdu deux tours et ne sera jamais dans le coup.

Après les 20 kilomètres, Severgnini prend la deuxième place à Suter qui rétrograde et perd un tour, Krewer devenant troisième.

Lacquehay surclasse le lot et double tous ses rivaux, sauf Severgnini et Krewer, lesquels doivent toutefois lui céder un tour après la mi-course.

La course devient alors monotone.

Lacquehay continue de prendre des tours à tout le monde, exceptés Severgnini et Krewer, et tous les trois s’acheminent vers la qualification.

La course se termine par une vigoureuse attaque de Krewer contre Severgnini mais l’Italien conserve l’avantage.

Cette seconde série ne présenta pas le même intérêt que la première en raison de la supériorité de Lacquehay, parti en tête et dominant la situation du début à la fin.

Derrière lui, le champion d’Italie Severgnini, auteur d’une course superbe de régularité et Krewer ont assuré leur qualification en finale. Malgré le peu d’intensité de cette série, le public n’a pas bougé. Il est près de minuit lorsque la réunion se termine.

Temps de passage : 10 km : Lacquehay en 09'50" 1/5, 20 km en 17'37"1/5 ,  30 km en 25'54"1/5, 40 km en 34'35", 50 km  en 42'58"4/5, 60 km en 51'19"4/5, 70 km en 1h 00'12"2/5,  80km en 1h 09'03", 90 km en 17'44" 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                           FINALE (Dimanche 19 août)

 

Le vélodrome fait le plein des 25000 à 28000 spectateurs que peuvent contenir les tribunes, gradins et pelouse. A la demande de Mr Achille Legros, président de la commission sportive de l’U.V.F., l’un des trois commissaires chargés de la vérification des machines, un ultime démontage des rouleaux est effectué car certains entraineurs ont subrepticement rapproché ceux-ci de quelques millimètres

 

1- 06 Erich Metze    ALLEMAGNE  Entr.: Karl Saldow      100 km   en 1h 27'27"1/5 

2- 04 Paul Krewer   ALLEMAGNE  Entr.: Eylenberger              à  490m

3- 02 Edoardo Severgnini ITALIE Entr : Arthur Pasquier (FRA.)     à  1 tour  300 m

4- 03 Antonio Prieto           ESPAGNE  Entr.:  Otto Schadebrodt (ALL.)    à 2 tours   200 m

5- 01 Georges Ronsse        BELGIQUE   Entr.: Ernest Pasquier (FRA.)     à  2 tours   400 m

N.C.-05 Charles Lacquehay  FRANCE         Entr.: Marcel Besson                Abandon 75 km

La course : A 17h 15, coureurs et entraineurs prennent leur position et à 17h 25 le départ est donné par Walter Sawall, l’ancien champion du monde.

L’ordre des départs est le suivant : Ronsse, Severgnini, Prieto, Krewer, Lacquehay, Metze. Dès la prise de l’entraineur, Metze part au sprint et passe d’un trait Lacquehay et Krewer. Tandis que Krewer s’oppose au passage de Lacquehay, Metze s’enfuit et passe Prieto pour prendre sans difficulté la troisième place.

Au dixième kilomètre, Ronsse reste au commandement (08'46"3/5) suivi de Severgnini, Metze et Prieto. Lacquehay, toujours contrôlé par Krewer, apparait bientôt en point de mire.

 

Au 18ème kilomètre, Severgnini et Metze attaquent Ronsse avec succès. Au passage des vingt kilomètres, Severgnini en tête (17'05"1/5) a trente mètres d’avance sur Metze, cent sur Ronsse, deux-cents sur Prieto, 350 sur Krewer, 400 sur Lacquehay, ordre inchangé aux trente kilomètres (25'30"), après l’échec d’une attaque de Prieto contre Ronsse.

Lacquehay accélère et réduit l’écart, mais toujours précédé et contré par Krewer. Entre les 35ème et 37ème kilomètres, s’engage une série d’attaques. Lacquehay échoue une nouvelle fois sur Krewer, et dans l’action, Severgnini résistant lui-même à l’assaut de Metze double le Français aussitôt attaqué par Metze qui échoue et décolle légèrement.

Ronsse dépasse alors Metze mais l’Allemand se reprend rapidement et Ronsse lui aussi décolle, rétrocédant la deuxième place.

Au 40ème kilomètre (34'25"3/5), l’ordre du classement est rétabli : Severgnini devant Metze, Ronsse, Prieto et Krewer mais Lacquehay est désormais à un tour. Au 42ème kilomètre,  Prieto attaque Ronsse qui résiste; tous deux arrivent sur Metze, et dans la lutte frontale à trois, Ronsse cède et décolle. Metze conforte sa position et Prieto passe troisième.

La mi-course est atteinte sur les positions suivantes: 1. Severgnini 50 km en 43'38"3/5; 2.Metze à 100 mètres; 3.Prieto à 200 mètres; 4.Ronsse à 350 mètres; 5.Krewer à 450 mètres; 6.Lacquehay à 1 tour 75 mètres (intercalé entre les deux premiers).

Après une accalmie, les hostilités reprennent. Prieto dépasse Metze et arrive sur Lacquehay qui s’enfuit. C’est ensuite Krewer qui passe à l’action au 54ème kilomètre, se rapproche à toute allure de Ronsse et Metze et vient imposer l’épreuve de force à Prieto. Mais Krewer décolle et Prieto reste second. Puis on assiste au retour de Metze qui récupère la deuxième place

derrière Severgnini, toujours premier aux 60 kilomètres en 52'32"2/5, à 150 mètres de l’Italien. Prieto est 3ème à 250 mètres, Ronsse  4ème à 360 mètres.

Au soixante-troisième kilomètre, Lacquehay monte à l’offensive, se dédouble sur Severgnini puis déborde Ronsse mais il échoue à nouveau sur Krewer qui lui résiste énergiquement. Metze se lance enfin à l’assaut de Severgnini. Tous deux doublent Lacquehay et après une belle lutte Metze - bien que décollant légèrement du rouleau - passe en tête tandis que Ronsse perd un tour dans la mêlée.

Bientôt, Lacquehay se dédouble sur Metze et Severgnini. Metze couvre les 70 kilomètres en 1h 02'29" et précède Severgnini de 130 mètres, Prieto de 230 mètres, Krewer de 240 mètres, Lacquehay de 450 mètres, Ronsse de 1 tour et 200 mètres.

Au 74ème kilomètre, Metze double Lacquehay lequel, peu après, descend et abandonne, ne pouvant décidemment forcer le barrage dressé par Krewer depuis le début.

Une empoignade s’ensuit à l’initiative de Ronsse, dans laquelle Prieto est doublé par Metze et Severgnini, de sorte qu’aux 80 kilomètres (1h 10'18"), l’ordre est: Metze, Severgnini, Krewer, dans le même tour; Prieto à 1 tour; Ronsse à 2 tours .

Au 85ème kilomètre, Krewer vient défier Severgnini que Prieto, intercalé à 1 tour entre Metze et l’Italien, fait « voyager ». Pris en tenaille, Severgnini s’incline après une âpre résistance et Krewer s’empare ainsi de la seconde place. Un peu plus loin, Severgnini est doublé.

Aux 90 kilomètres (1h 18'53"4/5), Metze possède 400 mètres d’avance sur Krewer ; Severgnini est à 1 tour, Prieto et Ronsse à 2 tours.

La fin arrive et les positions restent quasi inchangées. Seul Krewer reste dans le même tour que Metze, en point de mire, moins de 30 mètres devant le leader. Trois tours avant l’arrivée, Metze tente de doubler Krewer mais sans parvenir à passer et les choses en resteront là. 

 

La course d’équipe a prévalu de façon flagrante au cours de cette finale.

Pour Lacquehay, face à la coalition attachée à sa perte, la lutte était par trop inégale et le tenant du titre ne put se délivrer de l’emprise des deux coureurs germaniques et dans une moindre mesure de l’Espagnol d’outre-Rhin Prieto.

Après une ultime réaction conduite avec succès contre Metze et Severgnini, Lacquehay perdait le bénéfice de ses efforts, échouant à deux reprises devant la résistance acharnée de Krewer et il renonçait. Dès lors, Erich Metze le champion d’Allemagne, en excellente forme en dépit d’une légère défaillance vers le quarantième kilomètre, s’assura assez facilement la victoire après l’heure de course.

Krewer, placé au départ devant Lacquehay par le tirage au sort s’employa à pratiquer le « mur » contre le tenant du titre, ne passant à l’offensive, après l’abandon du Français qu’à 30 tours de la fin pour offrir le doublé au public Allemand.

Par son duel avec Lacquehay, il donna l’impression d’être le meilleur des finalistes et il semble bien qu’il aurait pu lui-même prétendre au titre.

Severgnini le champion d’Italie, transfuge des courses de six-jours, et n’ ayant guère couru jusqu’ici derrière moto qu’en Amérique, a fait une belle course et occupa longtemps la première place. Il a confirmé sa bonne tenue des éliminatoires  et s’est révélé comme un stayer d’avenir sur les pistes européennes.

Prieto moins brillant que lors des séries se signala par sa conquête toute provisoire de la seconde place peu après la mi-course, obtenue à l’attaque aux dépens de Metze et défendue avec succès contre Krewer.

Ronsse parvint à se maintenir au commandement durant les 35 premiers tours et se défendit ensuite courageusement mais connut des moments difficiles

 

Sources et bases documentaires: Le quotidien L’AUTO (Internet GALLICA-BNF). Compléments : LE MIROIR DES SPORTS  CYCLO-SPORT (fond FB). La liste des entraineurs a été publiée dans le quotidien néerlandais HAARLEMS DAGBLAD.

 

Etude réalisée par François Bonninpour le site STAYER FR

 

Toute reproduction – partielle ou non – de ce travail

devra faire l’objet d’une demande spécifique auprès de STAYER FR

 

Nota : vous pouvez retrouver les palmarès du demi-fond

dans le livre "Le demi-fond, Histoire d'une spécialité du cyclisme " ... à part"" 

disponible aux Editions de Phénicie  http://www.leseditionsdephenicie.fr/fr 

ou mieux : directement via le site !

 


28/11/2019
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CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND PROFESSIONNELS 1927

Etude réalisée par François Bonnin et Patrick Police  pour le site STAYER FR

 

Toute reproduction – partielle ou non – de ce travail

devra faire l’objet d’une demande spécifique auprès de STAYER FR

 

Nota : vous pouvez retrouver les palmarès du demi-fond

dans le livre "Le demi-fond, Histoire d'une spécialité du cyclisme " ... à part"" 

disponible aux Editions de Phénicie  http://www.leseditionsdephenicie.fr/fr 

ou mieux : directement via le site !

 


LINART Victor Linart ---France- - Copie.jpg

 

 

Wuppertal - piste Elberfeld Bergisches Stadion

Vendredi 22 et Dimanche 24 Juillet 1927

 

 

Qualifications 1ère série - vendredi 22 Juillet 9h 

  1. Frans Leddy (P-B) - entr. ... (?) Ceuremans (?) - les 100 km en 1h 10'19"
  2. Victor Linart (BEL) - entr. Arthur Pasquier (FRA) - à 380 m
  3. Walter Sawall (ALL) - entr. Ernest Pasquier (FRA) - à 405 m
  4. Léon Parisot (FRA) - entr. Julien Requis (FRA) - à 560 m
  5. Hans Lauppi (CH) - entr. ... ... - à 3 100 m

La course : Elle fut menée tambour battant sur la piste à peine sèche par par Leddy, suivi constamment par Linart qui ne chercha jamais à lutter pour la première place.

Le Suisse Lauppi, un temps  remonté à la quatrième place, a été victime de problèmes de moto, Parisot, doublé par lui et Sawall perdant quant à lui son tour au 90è km.

 

 

Qualification 2ème série - vendredi 22 Juillet

  1. Jean Brunier (FRA) - entr. Léon Didier (FRA) - les 100 km en 1 h 8'35" (moy. 88 km/h : record)
  2. Paul Suter (CH) - entr. Daniel Lavalade (FRA) - à 1 500m
  3. Paul Krewer (ALL) - entr. Christian Jungeburth - à 3 400m
  4. Léopoldo Toricelli (ITA) - entr. ... ? Colonna (FRA) - à 3 650m
  5. Léon Vanderstuyft (BEL) - entr. ... ... ? - à 15 500 m

N.C : Jan Snoek -  (P-B) entr. ... ... ? - abandon au 35ème km

 

 La course : Paul Suter, parti en tête devant Snoek et Brunier, est dès le deuxième tour doublé par Brunier qui roule en trombe dans le sillage impressionnant de Léon Didier.

Suter Krewer et Snoek vont être victimes de crevaison entre le dixième et le vingtième  kilomètre.

L'Italien Toricelli est victime d'une panne moto en fin de course, tout comme Snoek l'avait été  au dixième  kilomètre.

Le stayer français Jean Brunier a fait une telle impression durant cette course, où il a battu le record du monde (88 kilomètres dans l'heure) que les observateurs en font leur favori pour la finale de dimanche.

 

Finale - Dimanche 24 Juillet - 18 H

 

  1. Victor Linart (BEL) - entr. Arthur Pasquier (FRA) - les 100 km en 1h 8'43"
  2. Paul Krewer (ALL- Cologne) - entr. Christian Jungeburth - à 180 m
  3. Walter Sawall (ALL-Berlin) - entr. Ernest Pasquier (FRA) - à 190 m
  4. Paul Suter (CH) - entr. Daniel Lavalade (FRA) - à 700 m
  5. Jean Brunier - entr. Léon Didier (FRA) - à 1 200 m
  6. Léon Parisot (FRA) - entr. Julien Requis (FRA) - à 11 500m

N.C : Franz Leddy (P-B) - entr. ... ? Ceuremans (?); Léopoldo Toricelli (ITA) - entr. ... ? Colonna (FRA) (abandons)

  

La course : Trente mille spectateurs ont bravé le mauvais temps (pluies intermittentes) pour assister à cette finale.

La veille, et le jour même, de très âpres discussions se font jour entre les entraîneurs et les commissaires Meredith, Lecomte et Marzhold.

Evidemment, Léon Didier, à qui il est d’usage de prêter les plus noirs desseins,  est au centre des discussions, et le ton monte avec l'entraîneur Jungehans notamment,  les palabres s'amplifiant jusqu’ aux alentours des seize heures !

La discussion se prolonge encore lorsqu'il est décidé d'attribuer à Victor Linart, par un tirage au sort,  la première position au départ, ce qui s'avèrera effectivement pour lui un avantage énorme.

 

Linart et Krewer partent sans anicroches, alors que derrière les coureurs marquent un temps d'arrêt suite  à l'annonce d'un inconnu qui déclare : "Pas de départ, un des entraîneurs n'est pas en règle !"

Linart conservera sa position de tête sur la ligne de départ, ainsi que Krewer la seconde, pendant toute la course.

Brunier, parti de la sixième position, remonte vers la tête de course non sans rencontrer une vive résistance à chacun de ses dépassements, notamment sur Sawall, Suter et Leddy.

Remonté à la troisième position, et après une courte pause, il tentera au quarantième kilomètre de passer Krewer, qui résistera à chaque fois : la légende du" stayer porc-épic" est en marche.

Sa deuxième attaque après le soixante-dixième kilomètre,  pendant laquelle il remonte à 92 km/h sur Krewer - à qui Léon Didier avait laissé du champ pour préparer une attaque de loin - est tout près de réussir, mais Krewer a le dernier mot et Brunier décolle imparablement, Léon Didier l'oubliant sur près d'un demi-tour, et malgré une lutte courageuse, le champion parisien va jusqu'à perdre deux tours.

Derrière, l'Allemand Sawall reprendra la troisième position à Suter, puis tentera en vain de dépasser Krewer.

 

Victor Linart remporte là son quatrième et dernier titre de champion du Monde des stayers (record). Il avait annoncé sa retraite après avoir remporté son troisième titre mondial. Sous la pression de ses supporteurs, il s'est remis à l'ouvrage, tout en sachant qu'il se devait de ne pas se "louper" en prenant la tête de la course le plus tôt possible. Après ce quatrième titre, le stayer belge assoit définitivement sa place à l'Olympe de la spécialité.

 

Quant à Jean Brunier, l'autre héros du tournoi, qui avait effectué une démonstration éblouissante en qualification, il abandonnera le demi-fond dès la fin de l'année 1927.

 

 

* Complément :  les noms des entraineurs des trois concurrents éliminés en série ne sont pas donnés. Toutefois, pour mémoire : 

  • Hans Lauppi (5ème de la première série) était entrainé dans le      championnat de Suisse (où il se classe second) par Willy Hesslich (ALL) (à noter que P. Süter remporte ce championnat avec Lavalade, qui  sera  son entraîneur au mondial) 
  •  Léon Vanderstuyft (cinquième de la  deuxième série) était entrainé par Caudrillier dans le championnat de Belgique disputé à  Paris ( !) au vélodrome Buffalo le 8 Mai 1927, où il se classe deuxième  derrière Linart ; à noter qu'il a été entraîné par le même Caudrillier  dans toutes les épreuves mentionnées par L’Auto avec les listes      d’entraineurs.
  • Jan Snoek  (éliminé dans la deuxième série – abandon-) a remporté  le 18 Juillet 1927 le championnat des Pays-Bas, entraîné par Kaeser

 

Sources : Miroir des Sports n° 384; L'Auto du 25 Juillet 1928; Haarlem dagblad 25 Juillet 1927 pagina 12; Match l'Intransigeant; 100 Jahre BundDeutsher Radfahrer

 

 

 

 


24/10/2018
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CHAMPIONNAT DU MONDE PROFESSIONNELS 1925

Robert Grassin avec Léon Didier et Jan Snoeck

 

 

CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND Professionnel

100 km derrière motocyclette (250 tours de piste)

  Vélodrome du Stadion - Amsterdam

 

Prix : 4 000, 3 000 et 1 500 F

Le 14 Août, l'U.C.I. réunie à Amsterdam  décide que les qualifications seront disputées en quatre série, seuls les premiers des quatre manches étant appelés à disputer la finale.

Robert Grassin, non sélectionné par la Fédération, participe au tournoi à l'invitation de l'organisateur hollandais, qui a pris en charge ses frais.

 

La liste des treize  entraineurs

Robert Grassin : Léon Didier (remplacé par Jan Slesker en séerie)

Léon Vanderstuyft : Pierre Deliège

Léopold Torricelli : Rody Lehmann

Victor Linart : Arthur Pasquier

Cor Blekemolen : Albert Käser

Frans Heck : Georges Groslimond

Georges Sérès : Henri Saugé

Walter Sawall : Willy Hesslich

Henry Brask-Andersen : Karl Pfeiffer

Cees Jan Snoek : Ernest Pasquier

Karl Saldow : Christian Junggeburth (indisponible, remplacé en série par Léon Didier)

Paul Suter : Etienne Amerigo

 

 

 

Mardi 18 Août en soirée

Première série

 

  1. Robert Grassin - entr. Jan Slesker (P-B) - les 100 km en 1h 23'50"
  2. Léon Vanderstuyft (BEL) - entr. Pierre Deliège (FRA)- à 2t et 100 m
  3. Léopold Toricelli (ITA) – entr. Rody Lehmann (CH) - à 3t et 200 m

La course : Vanderstuyft part en première position suivi par Toricelli puis Grassin, avant que ce dernier ne s'empare du commandement. Il est à relever que Léon Didier n'a pu entraîner son poulain, suite à des problèmes de réception de sa moto d'entraînement, la douane hollandaise ne l'ayant pas encore "libérée". Au vingtième kilomètre, incident de moto pour Vanderstuyft, qui perd trois tours dans l'affaire.Jusqu'au soixante-dixième kilomètre, Grassin se contente de "gérer" l'allure de Toricelli qui le suit à plus de trois-cent-cinquante mètres. Mais Vanderstuyft l'attaque et le passe, Grassin décolle et dès lors l'Italien s'est rapproché à deux-cents mètres du Français.

73.109 kilomètres ont été parcourus dans l'heure. Peu après le quatre-vingtième kilomètre, Vanderstuyft attaque et passe Toricelli, qui dès lors ne reviendra plus dans la course.  

                           

Deuxième série

 

  1. Victor Linart (BEL) - entr. Arthur Pasquier (FRA) -

Ab : Cornelis Blekemolen (P-B) entr. Albert Käser (ALL)

Forfait : Frans Heck (Lux) ent. Georges Groslimond (CH)

 

La course: Linart s'assure un demi-tour d'avance dès le départ. Blekemolen crèvera au quinzième kilomètre et perdra cinq  tours sur l'incident. Il en perdra encore un sixième au vingtième kilomètre avant d'abandonner, visiblement dépassé par les évènements, au trentième kilomètre (25'16"1/5) commissaires décident dès lors d'arrêter la course et Linart est déclaré vainqueur

 

 

Mercredi 19 Août à 19 h 30 

Troisième série

 

  1. Georges Sérès (FRA) - entr. Henri Saugé (FRA) - les 100 km en

 Ab. : Walter Sawall (ALL) - entr. Willy Hesslich  au 90ème kilomètre / 

Henry  Brask Andersen (DAN) – entr. Karl Pfeiffer   - au 80ème kilomètre

 

La course : Sawall, Sérès et Andersen dans l'ordre du départ.

Dès le départ, Sérès hurle à son entraîneur de passer mais la moto peine à chercher la vitesse requise et le coureur doit renoncer à prolonger son attaque.

Au dixième tour Sérès renouvelle son attaque sur Sawall mais ne passe pas.

Sérès encaisse le contrecoup de cette phase de course et se retrouve même passé par Andersen.

Au vingtième kilomètre, Sérès a repassé Andersen et attend visiblement son heure derrière un inquiétant Sawall dont l'entraîneur laisse le pied traîner avec désinvolture jusqu'à hériter d'une amende de... 100 francs !

Mais au quarante-troisième kilomètre Sérès, placé jusqu'ici à cinquante mètres de Sawall, le passe en coup de vent en un sprint magistral.

Dès lors la course est jouée, Sawall perd tour sur tour jusqu'à en débourser trois puis un quatrième en tentant de résister.

Les quatre-vingt-dix kilomètres en 1h 15' 24". Peu après panne de moto pour Sawall.

Andersen ayant entretemps quitté la course, les commissaires donnent course gagnée à Sérès et arrêtent la manche.

Georges Sérès remporte brillament cette manche après une lutte acharnée avec Sawall, qui doit abandonner sur panne de moto  alors qu'il avait quatre tours de retard. Dès lors les commissaires arrêtent la course et donnent course gagnée à Sérès.

                                              

 

Quatrième série

 

1.Cees Jan Snoek (P-B) - entr. Ernest Pasquier (FRA) - les 100 km en 1h 22'44"3/5

2.Karl Saldow (ALL) - entr. Léon Didier (FRA) - à 3 t et 300m

La course : Snoek, Saldow, Suter dans l'ordre au départ. Deux attaques, placées aux quinzième et vingt-cinquième tour par Saldow, échouent à déloger Snoek de sa position de tête. Les cinquante kilomètres sont passés en 41'49" lorsque, cinq kilomètres plus loin, Saldow pousse à fond et passe le Hollandais alors que Suter abandonne. 72km 630 ont été accomplis dans l'heure.

Peu après c'est la panne d'essence pour la moto de Léon Didier,  incident vient gâcher la trajectoire de Saldow qui avait course gagnée. Snoek passe en tête les 80 kms en 1h 6'21"

Vingt tours avant la fin Snoek tente de s"adjuger un quatrième tour d'avance, mais échoue sur la résistance de Saldow.

Ab. : Paul Suter (CH)  entr. Etienne Amerigo (FRA)

Nota : c’est Léon Didier qui entraine Saldow, l’entraineur de ce dernier, Christian Junggeburth  étant

souffrant

 

 

Dimanche 23 Août - Finale

 

  1. Robert  Grassin (FRA) - entr. Léon Didier (FRA) - les 100 km en 1h 20' 0" 4/5
  2. Cees Jan Snoek (P-B) - entr. Ernest Pasquier (FRA) à 2t et 300m
  3. Georges Sérès (FRA) - entr.   Henri Saugé (FRA) -à 20 t
  4. Victor Linart (BEL) - entr.   Arthur Pasquier- à 24 t

 

La course :  Elle se dispute à guichets fermés, devant quelques quinze mille personnes.

Grassin part en quatrième position? Sérès en troisième, le tirage au sort a été cruel pour les français.

Après le vingtième kilomètre, Grassin, oublié par Léon Didier, doit décoller suite une lutte farouche avec Sérès, et perd conséquemment un tour trois-quart sur ce dernier.

Linart se retrouve alors en tête, avant de céder à son tour sur une attaque de Sérès jusqu'à se faire passer par Snoek.

Au vingt-cinquième kilomètre, Sérès double Linart, qui apparaît dès lors tout à fait démoralisé.

Et voici Grassin qui a récupéré de son entame difficile et qui accélère, se dédoublant sur Linart puis Sérès,le Belge perdant là un troisième  tour.

Aux trente kilomètres la situation est la suivante : Sérès en tête, l'épatant Snoek à 70 mètres et Grassin à 320 mètres.

Le trio se resserre pendant que Linart concède un quatrième tour.

Au 4àème kilomètre  Grassin pousse et déborde Snoek.

Huit kilomètres plus loin, il fond sur Sérès, qui repousse son attaque. Un kilomètre plus loin Grassin renouvelle l'opération, avec le même insuccès. Aux cinquante kilomètres, parcourus en 40'59"1/5, Grassin se rapproche de Snoek, qu'il redouble cinq kilomètres plus loin. Sur le même assaut, il fait craquet Sérès, qui, désemparé, va désormais finir la course les mains en haut du guidon.

Alors que Linart change de machine, Robert Grassin "déroule", irrésistible. La course est faite, rien ne troublera plus son triomphe.

Dès l'arrivée franchie, Léon Didier s"écroule, tout à fait épuisé, tandis que Grasssin, à bout de forces, choisit de s'assoir sur une chaise pour attendre la fin de course de ses adversaires.

Là un officiel qui examine son vélo lui signale que le tube longitudinal du cadre  est fendu et prêt à rompre.

Sous une chaleureuse ovation, entamée déjà dès son dernier tour de piste, Robert Grassin  recevra le maillot arc-en-ciel avec les félicitations du Consul de France, le baron Pailu de la Barière. 

En battant le record de la piste, il ponctue sa course magnifique, et en deux ans il s'est révélé le meileur stayer du monde.

 

Sources : L'Auto, La Pédale, Le Miroir des Sports, Paris-Soir, l'Excelsior, le Petit Parisien, l'Intransigeant.

Compléments pour la liste des entraineurs : HAARLEMS DAGBLAD (quotidien néerlandais)

 

Nota : l’entraineur Willy Hesslich (1882-1940) est le grand-père de Lutz Hesslich multi-champion du monde et olympique de vitesse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Etude réalisée par  Patrick Police et François Bonnin pour le site STAYER FR

 

Toute reproduction – partielle ou non – de ce travail

devra faire l’objet d’une demande spécifique auprès de STAYER FR

 

Nota : vous pouvez retrouver les palmarès du demi-fond

dans le livre "Le demi-fond, Histoire d'une spécialité du cyclisme " ... à part"" 

disponible aux Editions de Phénicie  http://www.leseditionsdephenicie.fr/fr 

ou mieux : directement via le site !

 


23/08/2019
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CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND PROFESSIONNELS 1924

 

CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND PROFESSIONNELS 1924

                              100 km derrière   motocyclettes

 

      PARIS - vélodrome du Parc des Princes (666,66 mètres) - Dimanche 10 Août

 

A l’exemple d’Anvers, quatre ans plus tôt, le Paris « des années folles » est le rendez-vous de l’élite du cyclisme international à l’occasion de la VIIIème olympiade et des championnats du monde. Les compétitions cyclistes vont s’étaler du 23 Juillet au 10 Août, mais cette fois-ci sur des pistes distinctes, la « Cipale » du Bois de Vincennes pour les Jeux Olympiques, et l’anneau du Parc des Princes pour les deux meetings mondiaux des 3 et 10 Août.

 

Le dimanche précédent a vu triompher les sprinters Michard (amateurs) et Moeskops (professionnels), hors d’atteinte dans leur catégorie.

La course au titre des stayers qui met un point final à cette brillante quinzaine, triomphale pour les amateurs Français, donne lieu à une finale directe, huit concurrents seulement étant engagés.

 

1-02 Victor Linart BELGIQUE   entr.: Léon Didier (FRA)  les 100 km en 1h 21'13"1/5

2-05 Georges Sérès      FRANCE   entr. : Henri Saugé à  1 tour 1/2 (1000 mètres)

3-06 Leopoldo Torricelli ITALIE      entr. : Hans Engeli (CH )           à 10 tours

4-01 Paul Suter               SUISSE          entr. : Ernest Pasquier (FRA)     à 11 tours

5-07 Léon Vanderstuyft   BELGIQUE      entr.: Julien Requis (FRA)           à 13 tours

6-03 John Schlebaum       PAYS-BAS       entr.:…Slesker                           à 14 tours

7-04 Max Martin              TCHECOSLOVAQUIE  entr.: Henri Demenou (FRA)        à 25 tours

N.C. -08 Robert Grassin    FRANCE           entr.: Arthur Pasquier (FRA)        Abandon 70 km

 

La course : Le tirage au sort donne l’ordre suivant au départ : P.Suter, Linart, Schlebaum, Max Martin, Sérès, Torricelli, Vandestuyft et Grassin.

Sérès et Grassin remontent aussitôt aux 4ème et 5ème places. Dès le 3ème tour, Linart dépasse  irrésistiblement Suter et prend la tête. Une belle lutte s’engage alors pour la troisième place entre Schlebaum et Sérès. Schlebaum résiste avec acharnement pendant six tours.

Sérès décolle et, dans une réaction de dépit, quitte son entraîneur et roule seul à petite allure, de sorte qu’avant qu’il se soit enfin ressaisi, il a été doublé par les sept autres et se retrouve au 9ème tour à cinq tours du premier.

Grassin passe Schlebaum tandis que Linart, en un demi-tour double Torricelli et Martin pour atteindre les 10 kilomètres en 08'22" devant Suter et Grassin .

Vanderstuyft est doublé lui aussi. Linart talonne maintenant Grassin, après avoir doublé Schlebaum et pris un second tour à Torricelli et Martin. Linart attaque Grassin qui repousse l’assaut mais le Belge récidive et réussit à passer. A ce moment, seul Suter n’a pas de tour de retard, mais Linart le déborde lui aussi au passage des 20 kilomètres (15'50"3/5). 

Sérès s’est remis en action, et après s’être dédoublé plusieurs fois pour revenir en quatrième position, refait du terrain sur Linart qui ralentit légèrement, les 30 kilomètres en 23'42"3/5.

 

Au 50ème tour,  Sérès a toujours cinq tours de retard sur le leader, tandis que Vanderstuyft entame la série des crevaisons. Grassin et Suter sont doublés pour la deuxième fois mais « Toto » en profite pour souffler la deuxième place au Suisse. Dans la demi-heure, Linart couvre 36,125 kilomètres et abat les quarante kilomètres en 31'29"3/5.

 

La lutte se réduit à un duel entre le trio Linart, Grassin, Sérès lequel vient de supplanter Suter. Les autres perdent de plus en plus de tours. Vandersuyft crève une fois encore, de même que Schlebaum. Sérès marche très bien et continue de revenir sur Linart, tandis que ce dernier gagne un tour de plus sur Grassin. Arrive la mi-course, les 50 km en 39'34"4/5 par Linart. Grassin est second à 3 tours, Sérès troisième toujours à 5 tours mais poursuivant sa progression ; viennent ensuite Suter à 6 tours, Torricelli à 9 tours, Schlebaum à 10 tours, Martin à 11 tours.

Les 60 kilomètres sont atteints par Linart en 47'46"1/5. Sérès se rapproche encore de Linart mais le champion de Belgique repart de plus belle et c’est un nouveau tour perdu pour Grassin, ce que Sérès met à profit pour s’assurer la seconde place aux dépens du champion de France qui crève un tour plus loin. Linart, toujours « poussé » par Sérès couvre les 70 kilomètres en 55'49"2/5. A ce moment, Grassin qui comptait sept tours de retard, abandonne. 75,140 kilomètres sont parcourus dans l’heure par le champion de Belgique que Sérès suit maintenant comme son ombre et Linart passe le cap des 80 kilomètres en 1h 03'55".

Dix-sept tours avant la fin, Linart, qui marche remarquablement, est soudain abandonné par sa moto. Sérès active aussitôt mais son rival est appelé et repris par Demenou, l’entraîneur du Tchèque Martin, alors que Deliège, le pilote de réserve, l’attendait dans le grand virage.

Le public siffle et conspue de plus belle quand Didier revient en piste, les 90 kilomètres en 1h 12'40"1/5 par Linart. Sérès a réduit son retard et n’est plus qu’à trois tours et demi de son adversaire. Schlebaum qui compte une douzaine de tours de retard fait « voyager » le Français et Linart n’est guère plus heureux quelques tours après. Mais c’est enfin la cloche ; Linart franchit la ligne avec plus de trois tours d’avance sur Georges Sérès.

 

Annonce de la décision des commissaires : Linart est pénalisé de deux tours et conserve donc malgré tout le titre mondial. Le nouveau champion du monde est navré de l’incident et c’est en larmes qu’il reçoit le maillot International.

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Linart, en tête dès le second kilomètre, a enlevé brillamment le titre de champion du Monde de demi-fond. Dès le début de la course, il apparut que le champion Belge ne se ressentait nullement de blessures récentes (notamment après une chute), tandis que Grassin pédalait mal. Puis, ce fut le duel entre Schlebaum et Sérès au cours duquel le Néerlandais, qui pouvait encore faire légitimement valoir ses ambitions, fit « voyager » le Français. Sérès, menacé derrière lui par Grassin et Linart au risque d’être doublé, se devait de tenter le passage mais échoua, d’autant plus que la moto de Saugé rendait mal.

En tenant compte des circonstances litigieuses de la fin de course, Sérès aurait peut-être gagné sans les quatre tours perdus sur le mouvement d’humeur consécutif à son échec contre Schlebaum.

Derrière Linart et Sérès, aucun autre stayer n’exista. Tous roulèrent à la dérive sans pouvoir se reprendre un seul instant. Grassin fut l’ombre de lui-même et subissant une éclipse inattendue commença d’être doublé au 23ème tour avant de renoncer après soixante-dix kilomètres. Torricelli est fort bien récompensé par sa troisième place, fruit d’une course exemplaire de régularité. Suter, le tenant du titre, loin de sa forme de l’an dernier résista à l’attaque de Linart jusqu’au 31ème tour après quoi il perdit complètement pied. Vanderstuyft résista longtemps, mais victime de crevaisons, il se montra aussi moins bon qu’à l’ordinaire sur la distance. Schlebaum n’eut pour lui que sa fameuse opposition du début contre Sérès. Max Martin se défendit âprement, même s’il termina très loin.

A propos de l’incident survenu à onze kilomètres du terme, et qui faillit compromettre la victoire de Linart, celui-ci déclara qu’il n’avait pas pensé un seul instant commettre une irrégularité en prenant le sillage d’un entraineur qui l’appelait, Léon Didier s’étant arrêté brusquement en panne d’essence.

Par contre, la faute de Demenou de quitter son coureur, le Tchécoslovaque Max Martin est inexcusable. Un entraineur engagé par un concurrent n’a nullement le droit d’abandonner son coureur pour un rival, ce qui justifie la pénalisation d’un mois de suspension infligée à Demenou.

 

Source de cette recherche : L’AUTO (Gallica-BNF), LE MIROIR DES SPORTS (Fond personnel FB). La liste des entraineurs est publiée dans l’édition de l’AUTO du dimanche 10 août. Dans le compte-rendu du lundi 11 août, il apparait que c’est Demenou et non Arthur Vanderstuyft qui a entrainé Max Martin.

 

Etude réalisée par François Bonnin  pour le site STAYER FR

 

Toute reproduction – partielle ou non – de ce travail

devra faire l’objet d’une demande spécifique auprès de STAYER FR

 

Nota : vous pouvez retrouver les palmarès du demi-fond

dans le livre "Le demi-fond, Histoire d'une spécialité du cyclisme " ... à part"" 

disponible aux Editions de Phénicie  http://www.leseditionsdephenicie.fr/fr  ou directement via le site !

 


07/06/2019
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CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND PROFESSIONNELS 1923

 

 

 

En préambule, il faut relever le forfait des deux meilleurs stayers mondiaux de l'époque, le Belge Victor Linart et le Français Georges Sérès.

Ceux-ci n'entendent pas participer au motif que le montant des prix (3 500 francs) sera réglé en francs français alors que l'épreuve  se déroule en Suisse, et que leurs dépenses sur place seront règlées en francs suisses. Sérès est solidaire de Linart et n'entend pas de toutes façons disputer le titre mondial en l'absence de son rival.

 

L'U.C.I., dans son congrès tenu le samedi 18 Août 1923, se contentera d'enregistrer leur forfait. De ce fait, l'intérêt sportif de ce championnat apparaît fort dévalué.

 

Qualifications – 100 kms

Vélodrome Oerlikon – Zürich – Jeudi 23 Août

 

1ère série

  1. Karl Wittig (ALL) – entr. … … - les 100 kms en 1h 30’44”
  2.  Léon Parisot (FRA) – entr. … Caudrillier (FRA) puis … Saugé (FRA) – 1h 31’27”3/5

Ab. : Wegmann (CH) – entr. … … / Koos Storm (P-B) – entr. … …

 

La course : Dix mille spectateurs. Léon Parisot prend très vite du commandement de la course à Wittig, et double Storm dès le dixième kilomètre, alors que Wittig opère un changement de machine. Au 25ème kilomètre, Parisot est victime d’une crevaison, Wittig récupère dès lors le leadership, mais se fait vite dépasser par Parisot au trentième kilomètre.

Storm visiblement affaibli par les séquelles de sa chute survenue quinze jours auparavant au vélodrome de La Haye abandonne. Au cinquantième kilomètre (45’10’’) Parisot conserve la tête, jusquà ce que Wegmann l’empêche de le dépasser. Même chose pour Wittig qui le fait « voyager » deux tours durant. Parisot doit bientôt se résoudre à un changement de vélo, puis d’entraîneur. Pendant six jours il suit Saugé, puis refuse les services de l’entraîneur allemand Kaeser avant de récupérer le sillage de Caudrillier. Parisot sur ces entrefaîtes accuse maintenant trois tours de retard. 65.568 km dans l’heure . Wegmann abandonne vers le quatre-vingtième kilomètre.

 

 

2ème série

  1. Paul Suter (CH) - entr. … … - les 100 kms en 1h 30’10”2/5
  2. Léon Vanderstuyft (BEL) – entr. … Saugé puis … Caudrillier (FRA) - 1h 33’10”
  3.  … Thomas (ALL) – entr. … … - 1h 34’27’ 3

Ab. : … Rossberg (DAN) – entr. … …

 

La course : Les positions après la prise des entraîneurs sont les suivantes : Suter, Vanderstuyft à cent cinquante mètres devant Rosberg et Thomas. Au dix-septième kilomètre, Suter double Rossberg puis Thomas. Mais ce dernier fait « voyager » Vanderstuyft, qui décollera, quand celui-ci veut l’attaquer vers le trentième kilomètre. Suter dès lors double le Belge sans coup férir. 34.593 km dans la demi-heure.

Aux cinquante kilomètres, Vanderstuyft est déjà à quatre tours, Thomas à quatre et demi, et Rossberg à onze.

67.620 km dans l’heure. La course s’achève sur un lutte prolongée sur trois tours entre Vanderstuyft et Thoms pour l’obtention de la quatrième place qualificative.

 

    

 

 

 

 FINALE – 100 kms

Vélodrome Oerlikon – Zürich – Dimanche 26 Août

 

  1. Paul Suter (CH) - entr. … … - les 100 kms en 1h 26’37”2/5
  2. Léon Parisot (FRA) - entr. … Saugé puis … Caudrillier (FRA) – à 1t et demi
  3. Karl Wittig (ALL-Berlin) – entr. … … - à 10 t

 Ab. : Léon Vanderstuyft (BEL) – entr. … …

 

La course : Affluence maximum avec quinze mille personnes à l’intérieur du vélodrome, et des milliers à l’extérieur !

Les positions après la prise des entraîneurs sont dans l’ordre les suivantes : Suter, Parisot, Wittig et Vanderstuyft.

Suter attaque ce dernier dès le sixième kilomètre, mais son assaut échoue, ce dont profite Parisot pour prendre la tête, talonné par Wittig. Parisot tourne à haut régime, battant les records de la piste, alors que le tenant du titre Vanderstuyft crève et perd quatre tours sur l’incident. Les 30 km en 25’38’’.

Wittig est déjà à onze tours lorsque cinq kilomètres plus loin, il descend de vélo, et entame une curieuse autant que longue conversation avec ses pacemakers. Il va repartir avec Kaeser, dont ni la moto, ni les vêtements n’ont été contrôlés par les commissaires.

Dès lors, il reprend la ronde à un rythme bien supérieur à celui qu’il avait avant son arrêt, sous les applaudissements frénétiques de la colonie allemande présente et d’une large partie du public.

Paul Suter force l’allure pour revenir sur Parisot, mais ce dernier résiste fort bien. Dès lors, Wittig, de façon ostensible, va s’évertuer à ralentir la course du français. Ce dont profite bientôt Suter, qui d’un bond, passe au quarante-huitième kilomètre le vaillant Parisot, que nul ne voyait avant cette semaine zurichoise évoluer à pareil niveau.

Au cinquantième kilomètre, Suter en tête passe en 43’6’’2/5 (record de la piste) Parisot est à vingt mètres, Vanderstuyft à sept tours et Wittig à dix.

Parisot fait le forcing pour revenir sur le champion suisse, mais décolle, pendant que Vanderstuyft abandonne.

A chaque tentative de rapproché de Parisot, le public avertit bruyamment son favori, interdisant par ses « Hop » toute attaque-surprise du français. Enfin, le vaillant Parisot faiblit, et est même passé par Wittig sous les vivas bruyamment indécents de la foule. Les 90 km en 1h 17’5’’3/5.

Paul Suter devient champion du monde et accomplit un tour d’honneur en compagnie de … Wittig, à qui un public aussi chauvin que cynique a réclamé cet indécent honneur.

Dans ces conditions, la performance de Léon Parisot est injustement occultée et cette édition dégage un parfum de malaise dommageable, la course ayant été par ailleurs d’un excellent niveau et d’une forte intensité dramatique, en l’absence des deux meilleurs stayers du monde.

Source : L’Auto; 100 Jahre BundDeutsher Radfahrer

 

Etude réalisée par   Patrick Police pour le site STAYER FR

 

Toute reproduction – partielle ou non – de ce travail

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Nota : vous pouvez retrouver les palmarès du demi-fond

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02/04/2019
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