STAYER FR PALMARES ETRANGERS & INTERNATIONAUX

STAYER FR PALMARES ETRANGERS & INTERNATIONAUX

CHAMPIONNAT DU MONDE PROFESSIONNELS 1925

Robert Grassin avec Léon Didier et Jan Snoeck

 

 

CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND Professionnel

100 km derrière motocyclette (250 tours de piste)

  Vélodrome du Stadion - Amsterdam

 

Prix : 4 000, 3 000 et 1 500 F

Le 14 Août, l'U.C.I. réunie à Amsterdam  décide que les qualifications seront disputées en quatre série, seuls les premiers des quatre manches étant appelés à disputer la finale.

Robert Grassin, non sélectionné par la Fédération, participe au tournoi à l'invitation de l'organisateur hollandais, qui a pris en charge ses frais.

 

La liste des treize  entraineurs

Robert Grassin : Léon Didier (remplacé par Jan Slesker en séerie)

Léon Vanderstuyft : Pierre Deliège

Léopold Torricelli : Rody Lehmann

Victor Linart : Arthur Pasquier

Cor Blekemolen : Albert Käser

Frans Heck : Georges Groslimond

Georges Sérès : Henri Saugé

Walter Sawall : Willy Hesslich

Henry Brask-Andersen : Karl Pfeiffer

Cees Jan Snoek : Ernest Pasquier

Karl Saldow : Christian Junggeburth (indisponible, remplacé en série par Léon Didier)

Paul Suter : Etienne Amerigo

 

 

 

Mardi 18 Août en soirée

Première série

 

  1. Robert Grassin - entr. Jan Slesker (P-B) - les 100 km en 1h 23'50"
  2. Léon Vanderstuyft (BEL) - entr. Pierre Deliège (FRA)- à 2t et 100 m
  3. Léopold Toricelli (ITA) – entr. Rody Lehmann (CH) - à 3t et 200 m

La course : Vanderstuyft part en première position suivi par Toricelli puis Grassin, avant que ce dernier ne s'empare du commandement. Il est à relever que Léon Didier n'a pu entraîner son poulain, suite à des problèmes de réception de sa moto d'entraînement, la douane hollandaise ne l'ayant pas encore "libérée". Au vingtième kilomètre, incident de moto pour Vanderstuyft, qui perd trois tours dans l'affaire.Jusqu'au soixante-dixième kilomètre, Grassin se contente de "gérer" l'allure de Toricelli qui le suit à plus de trois-cent-cinquante mètres. Mais Vanderstuyft l'attaque et le passe, Grassin décolle et dès lors l'Italien s'est rapproché à deux-cents mètres du Français.

73.109 kilomètres ont été parcourus dans l'heure. Peu après le quatre-vingtième kilomètre, Vanderstuyft attaque et passe Toricelli, qui dès lors ne reviendra plus dans la course.  

                           

Deuxième série

 

  1. Victor Linart (BEL) - entr. Arthur Pasquier (FRA) -

Ab : Cornelis Blekemolen (P-B) entr. Albert Käser (ALL)

Forfait : Frans Heck (Lux) ent. Georges Groslimond (CH)

 

La course: Linart s'assure un demi-tour d'avance dès le départ. Blekemolen crèvera au quinzième kilomètre et perdra cinq  tours sur l'incident. Il en perdra encore un sixième au vingtième kilomètre avant d'abandonner, visiblement dépassé par les évènements, au trentième kilomètre (25'16"1/5) commissaires décident dès lors d'arrêter la course et Linart est déclaré vainqueur

 

 

Mercredi 19 Août à 19 h 30 

Troisième série

 

  1. Georges Sérès (FRA) - entr. Henri Saugé (FRA) - les 100 km en

 Ab. : Walter Sawall (ALL) - entr. Willy Hesslich  au 90ème kilomètre / 

Henry  Brask Andersen (DAN) – entr. Karl Pfeiffer   - au 80ème kilomètre

 

La course : Sawall, Sérès et Andersen dans l'ordre du départ.

Dès le départ, Sérès hurle à son entraîneur de passer mais la moto peine à chercher la vitesse requise et le coureur doit renoncer à prolonger son attaque.

Au dixième tour Sérès renouvelle son attaque sur Sawall mais ne passe pas.

Sérès encaisse le contrecoup de cette phase de course et se retrouve même passé par Andersen.

Au vingtième kilomètre, Sérès a repassé Andersen et attend visiblement son heure derrière un inquiétant Sawall dont l'entraîneur laisse le pied traîner avec désinvolture jusqu'à hériter d'une amende de... 100 francs !

Mais au quarante-troisième kilomètre Sérès, placé jusqu'ici à cinquante mètres de Sawall, le passe en coup de vent en un sprint magistral.

Dès lors la course est jouée, Sawall perd tour sur tour jusqu'à en débourser trois puis un quatrième en tentant de résister.

Les quatre-vingt-dix kilomètres en 1h 15' 24". Peu après panne de moto pour Sawall.

Andersen ayant entretemps quitté la course, les commissaires donnent course gagnée à Sérès et arrêtent la manche.

Georges Sérès remporte brillament cette manche après une lutte acharnée avec Sawall, qui doit abandonner sur panne de moto  alors qu'il avait quatre tours de retard. Dès lors les commissaires arrêtent la course et donnent course gagnée à Sérès.

                                              

 

Quatrième série

 

1.Cees Jan Snoek (P-B) - entr. Ernest Pasquier (FRA) - les 100 km en 1h 22'44"3/5

2.Karl Saldow (ALL) - entr. Léon Didier (FRA) - à 3 t et 300m

La course : Snoek, Saldow, Suter dans l'ordre au départ. Deux attaques, placées aux quinzième et vingt-cinquième tour par Saldow, échouent à déloger Snoek de sa position de tête. Les cinquante kilomètres sont passés en 41'49" lorsque, cinq kilomètres plus loin, Saldow pousse à fond et passe le Hollandais alors que Suter abandonne. 72km 630 ont été accomplis dans l'heure.

Peu après c'est la panne d'essence pour la moto de Léon Didier,  incident vient gâcher la trajectoire de Saldow qui avait course gagnée. Snoek passe en tête les 80 kms en 1h 6'21"

Vingt tours avant la fin Snoek tente de s"adjuger un quatrième tour d'avance, mais échoue sur la résistance de Saldow.

Ab. : Paul Suter (CH)  entr. Etienne Amerigo (FRA)

Nota : c’est Léon Didier qui entraine Saldow, l’entraineur de ce dernier, Christian Junggeburth  étant

souffrant

 

 

Dimanche 23 Août - Finale

 

  1. Robert  Grassin (FRA) - entr. Léon Didier (FRA) - les 100 km en 1h 20' 0" 4/5
  2. Cees Jan Snoek (P-B) - entr. Ernest Pasquier (FRA) à 2t et 300m
  3. Georges Sérès (FRA) - entr.   Henri Saugé (FRA) -à 20 t
  4. Victor Linart (BEL) - entr.   Arthur Pasquier- à 24 t

 

La course :  Elle se dispute à guichets fermés, devant quelques quinze mille personnes.

Grassin part en quatrième position? Sérès en troisième, le tirage au sort a été cruel pour les français.

Après le vingtième kilomètre, Grassin, oublié par Léon Didier, doit décoller suite une lutte farouche avec Sérès, et perd conséquemment un tour trois-quart sur ce dernier.

Linart se retrouve alors en tête, avant de céder à son tour sur une attaque de Sérès jusqu'à se faire passer par Snoek.

Au vingt-cinquième kilomètre, Sérès double Linart, qui apparaît dès lors tout à fait démoralisé.

Et voici Grassin qui a récupéré de son entame difficile et qui accélère, se dédoublant sur Linart puis Sérès,le Belge perdant là un troisième  tour.

Aux trente kilomètres la situation est la suivante : Sérès en tête, l'épatant Snoek à 70 mètres et Grassin à 320 mètres.

Le trio se resserre pendant que Linart concède un quatrième tour.

Au 4àème kilomètre  Grassin pousse et déborde Snoek.

Huit kilomètres plus loin, il fond sur Sérès, qui repousse son attaque. Un kilomètre plus loin Grassin renouvelle l'opération, avec le même insuccès. Aux cinquante kilomètres, parcourus en 40'59"1/5, Grassin se rapproche de Snoek, qu'il redouble cinq kilomètres plus loin. Sur le même assaut, il fait craquet Sérès, qui, désemparé, va désormais finir la course les mains en haut du guidon.

Alors que Linart change de machine, Robert Grassin "déroule", irrésistible. La course est faite, rien ne troublera plus son triomphe.

Dès l'arrivée franchie, Léon Didier s"écroule, tout à fait épuisé, tandis que Grasssin, à bout de forces, choisit de s'assoir sur une chaise pour attendre la fin de course de ses adversaires.

Là un officiel qui examine son vélo lui signale que le tube longitudinal du cadre  est fendu et prêt à rompre.

Sous une chaleureuse ovation, entamée déjà dès son dernier tour de piste, Robert Grassin  recevra le maillot arc-en-ciel avec les félicitations du Consul de France, le baron Pailu de la Barière. 

En battant le record de la piste, il ponctue sa course magnifique, et en deux ans il s'est révélé le meileur stayer du monde.

 

Sources : L'Auto, La Pédale, Le Miroir des Sports, Paris-Soir, l'Excelsior, le Petit Parisien, l'Intransigeant.

Compléments pour la liste des entraineurs : HAARLEMS DAGBLAD (quotidien néerlandais)

 

Nota : l’entraineur Willy Hesslich (1882-1940) est le grand-père de Lutz Hesslich multi-champion du monde et olympique de vitesse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Etude réalisée par  Patrick Police et François Bonnin pour le site STAYER FR

 

Toute reproduction – partielle ou non – de ce travail

devra faire l’objet d’une demande spécifique auprès de STAYER FR

 

Nota : vous pouvez retrouver les palmarès du demi-fond

dans le livre "Le demi-fond, Histoire d'une spécialité du cyclisme " ... à part"" 

disponible aux Editions de Phénicie  http://www.leseditionsdephenicie.fr/fr 

ou mieux : directement via le site !

 



23/08/2019
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