STAYER FR PALMARES ETRANGERS & INTERNATIONAUX

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CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND PROFESSIONNELS 1924

 

CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND PROFESSIONNELS 1924

                              100 km derrière   motocyclettes

 

      PARIS - vélodrome du Parc des Princes (666,66 mètres) - Dimanche 10 Août

 

A l’exemple d’Anvers, quatre ans plus tôt, le Paris « des années folles » est le rendez-vous de l’élite du cyclisme international à l’occasion de la VIIIème olympiade et des championnats du monde. Les compétitions cyclistes vont s’étaler du 23 Juillet au 10 Août, mais cette fois-ci sur des pistes distinctes, la « Cipale » du Bois de Vincennes pour les Jeux Olympiques, et l’anneau du Parc des Princes pour les deux meetings mondiaux des 3 et 10 Août.

 

Le dimanche précédent a vu triompher les sprinters Michard (amateurs) et Moeskops (professionnels), hors d’atteinte dans leur catégorie.

La course au titre des stayers qui met un point final à cette brillante quinzaine, triomphale pour les amateurs Français, donne lieu à une finale directe, huit concurrents seulement étant engagés.

 

1-02 Victor Linart BELGIQUE   entr.: Léon Didier (FRA)  les 100 km en 1h 21'13"1/5

2-05 Georges Sérès      FRANCE   entr. : Henri Saugé à  1 tour 1/2 (1000 mètres)

3-06 Leopoldo Torricelli ITALIE      entr. : Hans Engeli (CH )           à 10 tours

4-01 Paul Suter               SUISSE          entr. : Ernest Pasquier (FRA)     à 11 tours

5-07 Léon Vanderstuyft   BELGIQUE      entr.: Julien Requis (FRA)           à 13 tours

6-03 John Schlebaum       PAYS-BAS       entr.:…Slesker                           à 14 tours

7-04 Max Martin              TCHECOSLOVAQUIE  entr.: Henri Demenou (FRA)        à 25 tours

N.C. -08 Robert Grassin    FRANCE           entr.: Arthur Pasquier (FRA)        Abandon 70 km

 

La course : Le tirage au sort donne l’ordre suivant au départ : P.Suter, Linart, Schlebaum, Max Martin, Sérès, Torricelli, Vandestuyft et Grassin.

Sérès et Grassin remontent aussitôt aux 4ème et 5ème places. Dès le 3ème tour, Linart dépasse  irrésistiblement Suter et prend la tête. Une belle lutte s’engage alors pour la troisième place entre Schlebaum et Sérès. Schlebaum résiste avec acharnement pendant six tours.

Sérès décolle et, dans une réaction de dépit, quitte son entraîneur et roule seul à petite allure, de sorte qu’avant qu’il se soit enfin ressaisi, il a été doublé par les sept autres et se retrouve au 9ème tour à cinq tours du premier.

Grassin passe Schlebaum tandis que Linart, en un demi-tour double Torricelli et Martin pour atteindre les 10 kilomètres en 08'22" devant Suter et Grassin .

Vanderstuyft est doublé lui aussi. Linart talonne maintenant Grassin, après avoir doublé Schlebaum et pris un second tour à Torricelli et Martin. Linart attaque Grassin qui repousse l’assaut mais le Belge récidive et réussit à passer. A ce moment, seul Suter n’a pas de tour de retard, mais Linart le déborde lui aussi au passage des 20 kilomètres (15'50"3/5). 

Sérès s’est remis en action, et après s’être dédoublé plusieurs fois pour revenir en quatrième position, refait du terrain sur Linart qui ralentit légèrement, les 30 kilomètres en 23'42"3/5.

 

Au 50ème tour,  Sérès a toujours cinq tours de retard sur le leader, tandis que Vanderstuyft entame la série des crevaisons. Grassin et Suter sont doublés pour la deuxième fois mais « Toto » en profite pour souffler la deuxième place au Suisse. Dans la demi-heure, Linart couvre 36,125 kilomètres et abat les quarante kilomètres en 31'29"3/5.

 

La lutte se réduit à un duel entre le trio Linart, Grassin, Sérès lequel vient de supplanter Suter. Les autres perdent de plus en plus de tours. Vandersuyft crève une fois encore, de même que Schlebaum. Sérès marche très bien et continue de revenir sur Linart, tandis que ce dernier gagne un tour de plus sur Grassin. Arrive la mi-course, les 50 km en 39'34"4/5 par Linart. Grassin est second à 3 tours, Sérès troisième toujours à 5 tours mais poursuivant sa progression ; viennent ensuite Suter à 6 tours, Torricelli à 9 tours, Schlebaum à 10 tours, Martin à 11 tours.

Les 60 kilomètres sont atteints par Linart en 47'46"1/5. Sérès se rapproche encore de Linart mais le champion de Belgique repart de plus belle et c’est un nouveau tour perdu pour Grassin, ce que Sérès met à profit pour s’assurer la seconde place aux dépens du champion de France qui crève un tour plus loin. Linart, toujours « poussé » par Sérès couvre les 70 kilomètres en 55'49"2/5. A ce moment, Grassin qui comptait sept tours de retard, abandonne. 75,140 kilomètres sont parcourus dans l’heure par le champion de Belgique que Sérès suit maintenant comme son ombre et Linart passe le cap des 80 kilomètres en 1h 03'55".

Dix-sept tours avant la fin, Linart, qui marche remarquablement, est soudain abandonné par sa moto. Sérès active aussitôt mais son rival est appelé et repris par Demenou, l’entraîneur du Tchèque Martin, alors que Deliège, le pilote de réserve, l’attendait dans le grand virage.

Le public siffle et conspue de plus belle quand Didier revient en piste, les 90 kilomètres en 1h 12'40"1/5 par Linart. Sérès a réduit son retard et n’est plus qu’à trois tours et demi de son adversaire. Schlebaum qui compte une douzaine de tours de retard fait « voyager » le Français et Linart n’est guère plus heureux quelques tours après. Mais c’est enfin la cloche ; Linart franchit la ligne avec plus de trois tours d’avance sur Georges Sérès.

 

Annonce de la décision des commissaires : Linart est pénalisé de deux tours et conserve donc malgré tout le titre mondial. Le nouveau champion du monde est navré de l’incident et c’est en larmes qu’il reçoit le maillot International.

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Linart, en tête dès le second kilomètre, a enlevé brillamment le titre de champion du Monde de demi-fond. Dès le début de la course, il apparut que le champion Belge ne se ressentait nullement de blessures récentes (notamment après une chute), tandis que Grassin pédalait mal. Puis, ce fut le duel entre Schlebaum et Sérès au cours duquel le Néerlandais, qui pouvait encore faire légitimement valoir ses ambitions, fit « voyager » le Français. Sérès, menacé derrière lui par Grassin et Linart au risque d’être doublé, se devait de tenter le passage mais échoua, d’autant plus que la moto de Saugé rendait mal.

En tenant compte des circonstances litigieuses de la fin de course, Sérès aurait peut-être gagné sans les quatre tours perdus sur le mouvement d’humeur consécutif à son échec contre Schlebaum.

Derrière Linart et Sérès, aucun autre stayer n’exista. Tous roulèrent à la dérive sans pouvoir se reprendre un seul instant. Grassin fut l’ombre de lui-même et subissant une éclipse inattendue commença d’être doublé au 23ème tour avant de renoncer après soixante-dix kilomètres. Torricelli est fort bien récompensé par sa troisième place, fruit d’une course exemplaire de régularité. Suter, le tenant du titre, loin de sa forme de l’an dernier résista à l’attaque de Linart jusqu’au 31ème tour après quoi il perdit complètement pied. Vanderstuyft résista longtemps, mais victime de crevaisons, il se montra aussi moins bon qu’à l’ordinaire sur la distance. Schlebaum n’eut pour lui que sa fameuse opposition du début contre Sérès. Max Martin se défendit âprement, même s’il termina très loin.

A propos de l’incident survenu à onze kilomètres du terme, et qui faillit compromettre la victoire de Linart, celui-ci déclara qu’il n’avait pas pensé un seul instant commettre une irrégularité en prenant le sillage d’un entraineur qui l’appelait, Léon Didier s’étant arrêté brusquement en panne d’essence.

Par contre, la faute de Demenou de quitter son coureur, le Tchécoslovaque Max Martin est inexcusable. Un entraineur engagé par un concurrent n’a nullement le droit d’abandonner son coureur pour un rival, ce qui justifie la pénalisation d’un mois de suspension infligée à Demenou.

 

Source de cette recherche : L’AUTO (Gallica-BNF), LE MIROIR DES SPORTS (Fond personnel FB). La liste des entraineurs est publiée dans l’édition de l’AUTO du dimanche 10 août. Dans le compte-rendu du lundi 11 août, il apparait que c’est Demenou et non Arthur Vanderstuyft qui a entrainé Max Martin.

 

Etude réalisée par François Bonnin  pour le site STAYER FR

 

Toute reproduction – partielle ou non – de ce travail

devra faire l’objet d’une demande spécifique auprès de STAYER FR

 

Nota : vous pouvez retrouver les palmarès du demi-fond

dans le livre "Le demi-fond, Histoire d'une spécialité du cyclisme " ... à part"" 

disponible aux Editions de Phénicie  http://www.leseditionsdephenicie.fr/fr  ou directement via le site !

 



07/06/2019
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