STAYER FR PALMARES ETRANGERS & INTERNATIONAUX

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CHAMPIONNAT DU MONDE 1920

SERES Georges.JPG

 

 


 

 

Etude réalisée par François Bonnin

(informations complémentaires résiduelles de Patrick Police)

pour le site STAYER FR

 

Toute reproduction – partielle ou non – de ce travail

devra faire l’objet d’une demande spécifique auprès de STAYER FR

 

Nota : vous pouvez retrouver les palmarès du demi-fond dans le livre "Le demi-fond, Histoire d'une spécialité du cyclisme " ... à part"" 

disponible aux Editions de Phénicie  http://www.leseditionsdephenicie.fr/fr 

ou mieux : directement via le site !


 

 

CHAMPIONNAT DU MONDE DE DEMI-FOND PROFESSIONNELS 1920

 

             100 km derrière   motocyclettes (rouleau à 60 cms)

 

              ANVERS – Dimanche 9 août 1920 - Vélodrome de Garden City (400 mètres)

 

 

 

 

 

Le demi-fond aurait-il été inscrit au programme olympique ? Non, mais en cette année 1920 qui marque la renaissance des championnats du monde cyclistes après le conflit mondial, l’U.C.I. a choisi de concentrer les forces vives du cyclisme international amateur et professionnel vers la ville d’accueil des Jeux de la VIIème olympiade.

 

Ainsi les épreuves du meeting mondial et les compétitions cyclistes Olympiques sur piste vont s’enchainer sur quatre journées consécutives, les samedi 8, dimanche 9, lundi 10 et mardi 11 Août en un même lieu, le vélodrome de Garden-City, situé à Wilrijk (banlieue d’Anvers), dont le meeting inaugural, le 19 juillet 1914 avait été naguère le théâtre du match-défi Linart-Saldow. 

 

Le 32ème congrès de l’U.C.I., tenu à cette occasion, confirme la décision prise en août 1914 de supprimer le championnat du monde amateurs de demi-fond pour le remplacer par une épreuve sur route sans entraîneur (à l’origine contre la montre individuelle) à partir de 1921. Est également décidé l’abandon du championnat d’Europe. 

 

Georges Sérès, lauréat du titre quelques semaines plus tôt sur le vélodrome de Tours en sera donc, et ce pour plusieurs décennies, le dernier détenteur. 

 

Enfin, l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, la Bulgarie et la Turquie  étant exclues de l’U.C.I., aucun ressortissant de ces nations ne participe à ce championnat du Monde.

Toutefois, les fédérations de l'U.C.I. sont désormais laissées libres  d'admettre dans leur manifestation sportive les coureurs professionnels des ex-empires centraux.

 

 

 

1-01 Georges Sérès   FRA   Entr:  Léon Lauthier  (***)   les 100 km en 1h 25'47"4/5 

 

2-02 Victor Linart     BEL   Entr: Arthur Pasquier (FRA)                       1h 29'56"4/5   à   8 tours

 

3-04 Paul Suter         CH    Entr:  Claude André (BEL)                          1h 30'45"2/5    à 10 tours

 

4-05 Carlo Galetti       ITA    Entr:  Aloïs Stiploschek (YOUG)                    à 17 tours

 

N.C.-03 Emile Aerts    BEL     Entr:  Edward Luycken    (BEL)                   Abandon 65 km

 

N.C.-06 Jules Miquel   FRA    Entr :  Ernest Pasquier  (FRA)                     Abandon 45 km

 

N.P. Carlo Bordoni      ITA     Entr. ..? ..? (?) :  Forfait

 

La course :  Sept concurrents engagés, six partants (le champion d’Italie, Bordoni est non-partant).

Ordre des départs : Sérès, Linart, Aerts, Suter, Galetti et Miquel.

Linart, dont la moto tarde à atteindre la bonne carburation, rétrograde mais il se reprend, dépasse rapidement Aerts et Suter et revient à vingt mètres de Sérès, premier aux 10 km (8' 13" 2/5), mais hauteur d'un effort démesuré en courant à quatre cents mètres de la moto de son entraîneur Saugé  pour réussir enfin à prendre un demi-tour d'avance (**) 

Miquel et Aerts ont perdu un tour. Linart lance bientôt l’assaut contre Sérès, qui résiste avec succès durant un tour complet.

Mais trois tours plus loin, il récidive et cette fois, lancé à pleine vitesse, il passe en tête.

Linart dès lors se détache et couvre les 20 km en 16' 25" 2/5; Sérès est alors à 300 mètres, Suter à 1 tour, Miquel et Galetti à 2 tours et enfin Aerts dont la moto est défaillante à 6 tours.

Linart s’emploie à présent à doubler Sérès ce qu’il tente au 24ème kilomètre mais le champion de France lui oppose une défense énergique et il n’insiste pas. Aux 30 km Linart passe en 24'47"1/5 et précède Sérès de 350 mètres, Suter à deux tours, Miquel à trois, Galetti à six et Aerts, loin, retardé par une nouvelle panne de moto.

Au trente-quatrième  kilomètre, Linart double Suter pour la troisième fois et atteint les 40 km en 33' 5" 2/5.

Sérès, toujours sous la menace du leader, est placé soixante-quinze mètres devant celui-ci. Miquel qui a décollé au 36ème kilomètre, souffrant de l’aine, descend de machine et abandonne.

Au 43ème kilomètre, Linart pousse une nouvelle pointe et remonte alors son adversaire à mi-longueur, mais une nouvelle fois, Sérès n’est pas doublé et repart de plus belle. A la mi-course, Linart possède 380 mètres d’avance sur Sérès, 1 700 sur Suter, 2 400 sur Galetti, et 13 200 sur Aerts.

La course se résume au duel franco-belge alors que les trois autre sont surclassés d’autant qu’au 65ème kilomètre, Suter, puis Galetti décollent. Suter change et rechange d’entraîneur avec adresse tandis que Aerts, voyant sa moto encore en panne abandonne définitivement.

Après l’heure de course (71,050 km), Sérès commence à regagner un peu de terrain. Linart réagit et se replace à vingt-cinq mètres de son rival mais ne peut à présent que suivre.

Suter reprend un tour aux deux coureurs de tête. Sérès se rapproche encore et comble une partie de son retard, revenant à 200 mètres au 85ème kilomètre.

Linart, sentant le danger, tente de répliquer, mais il n’est visiblement plus à son affaire alors que Sérès active fortement son allure, continue sa remontée et arrive bientôt sur la roue de son adversaire qu’il passe sans opposition au 91ème kilomètre.

Linart, pris d’une extraordinaire défaillance n’insiste plus, et Sérès tourne autour des trois concurrents encore en piste auxquels il prendra huit tours dans les neuf derniers kilomètres !

Dès lors, la cause est entendue et le champion de France remporte le titre mondial tant envié qui vient d’échapper à Linart de si déconcertante façon après que le champion belge ait mené du 12ème au 90ème kilomètre.

 

Mr Emile De Beukelaere , président de l’Union Cycliste Internationale remet à Sérès, ainsi qu’à Peeters (le champion du monde amateurs de vitesse), l’écharpe attribuée à ces deux épreuves et tous deux effectuent un tour d’honneur.

 

Les derniers temps intermédiaires de Linart ont été communiqués à la presse après l’arrivée : 50 km en 41' 36" 3/5 , 60 km en 50' 19" 3/5 ; 70 km en 59' 5"1/5 ; 80 km en 1h 7' 59" 2/5 ; 90 km en 1h 17' 7" 3/5

 

Enfin, il est à relever que Jules Miquel n'a pu défendre ses chances, un dépôt de sang étant apparu sur sa cuisse pendant l'effort, séquelle d'une récente chute survenue sur la piste de Troyes, Emile Aerts mettant quant à lui en cause le mauvais fonctionnement de sa moto d'entraînement.

 

                                                           __________________________________

 

(*) selon L'Auto a choisi la nationalité tchèque en 1919; information contredite :   Il a opté pour la nationalité Yougoslave en 1919 en non pour la nationalité Tchèque (source familiale)

(**) Source : L'Auto 10 Août 1920 

(***) Saugé selon l'Auto 10 & 17 Août 1920

 

Commentaires : La lutte entre Sérès et Linart a été superbe de bout en bout.

Sérès prit la tête avec le numéro 1 au départ bien qu’il ait du courir pendant 400 mètres après sa moto et il se ressentit de cet effort vers le neuvième  kilomètre lorsque Linart l’attaqua.

Mais si le champion belge parvint alors à s’assurer le commandement avec brio après les 10 kilomètres, il échoua à deux reprises à prendre un tour au Français lequel ne fut jamais doublé.

A cinquante tours de la fin, Sérès se lançait à l’offensive.

Brusquement, Linart s’effondrait littéralement et Sérès passait au sprint pour s’imposer dans un style et une forme remarquables.

 

Figurant parmi les meilleurs stayers français et internationaux depuis l’avant-guerre, Georges Sérès a dû attendre la trentaine passée pour connaitre la consécration. Il domine par ailleurs d’une façon remarquable cette saison 1920, champion de France en conservant le titre conquis pour la première fois l’année précédente, champion d’Europe et enfin champion du Monde !

 

 

Sources de cette recherche:  L’AUTO, LE MIROIR DES SPORTS; LA VIE AU GRAND AIR (numéro spécial 20 septembre 1920) et les quotidiens belges LA DERNIERE HEURE et GAZET VAN ANTWERPEN (ce dernier titre est le seul à indiquer le nom des entraineurs); J-P Van Briel.

 

 

 

 


 



12/10/2018
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